Interview avec le Dr Bounhir Boumehdi, médecin radiologue , par Dr Anwar CHERKAOUI
Question : Peut-on considérer l’échographie de la prostate comme une alternative au toucher rectal et au dosage du PSA dans le diagnostic précoce du cancer de la prostate ?
Réponse du Dr Bounhir Boumehdi :
L’échographie de la prostate, notamment par voie endorectale, ne constitue pas une méthode de dépistage initiale pour le cancer de la prostate.
Son rôle principal se limite à guider les biopsies lorsqu’une anomalie a été repérée par d’autres examens.
Le dépistage précoce repose sur deux outils essentiels :
1. Le toucher rectal (TR) :
Cet examen clinique reste indispensable pour palper la prostate et détecter d’éventuelles anomalies de volume, de forme ou de consistance.
Toutefois, seul, il ne permet pas de diagnostiquer un cancer de manière définitive.
2. Le dosage de l'antigène prostatique spécifique (PSA) :
Ce test sanguin évalue la concentration de PSA, une protéine produite par la prostate.
Un taux élevé de PSA peut indiquer un cancer, mais il peut aussi être associé à des affections bénignes comme une hyperplasie ou une prostatite.
L’alliance du TR et du PSA est donc la stratégie la plus performante pour un dépistage efficace.
Le toucher rectal identifie des anomalies dans la zone périphérique de la prostate, tandis que le PSA détecte des cancers parfois non palpables.
En cas de suspicion, les investigations se poursuivent par une IRM multiparamétrique, qui localise avec précision les zones suspectes, et des biopsies guidées par échographie transrectale pour confirmer le diagnostic.
En Conclusion, l’échographie de la prostate ne remplace ni le toucher rectal ni le dosage du PSA.
Ces derniers restent les outils de référence pour un dépistage précoce.
L’échographie, quant à elle, intervient dans les étapes ultérieures pour affiner l’exploration diagnostique en cas de doute.
Dr Boumehdi rappelle ainsi l’importance de maintenir une approche complémentaire et rigoureuse dans la lutte contre le cancer de la prostate.