Le 28ème congrès national de rhumatologie, organisé à Marrakech du 3 au 6 mai 2018, étais une occasion scientifique pour apporter ou confirmer l’apport de certains examens de l’imagerie médicale dans le diagnostic ou le suivi thérapeutique de plusieurs maladies rhumatismales. Dr Bounhir BOUMEHDI, médecin radiologue à Salé, met un zoom sur certains travaux scientifiques qui ont été présentés et qui montrent ce lien étroit entre pathologies rhumatismales et l’apport de l’imagerie médicale aussi bien sur le plan diagnostic que thérapeutique.
Dr Bounhir BOUMEHDI
Médecin radiologue
L’échographie : Outil d’exploration d’une cheville douloureuse
Selon un travail scientifique du Dr Ahmed BEZZA, Professeur de Rhumatologie, au Service de Rhumatologie, Hôpital Militaire d’Instruction Mohammed V, Rabat, presenté lors du 28 ème congrès national de rhumatologie / Marrakech, 3 au 6 mai 2018, la cheville est une région anatomique complexe. L’examen clinique de la cheville et du pied en général est difficile. L’échographie, prolongement logique de l’examen clinique, est devenue un outil incontournable dans l’exploration d’une cheville douloureuse. Elle devrait idéalement toujours être réalisée après les clichés standards afin de ne pas passer à côté d'une lésion osseuse et/ou articulaire. L'étude doit être comparative et le côté considéré comme sain devra servir de référence. Elle permet au mieux d’explorer de façon standardisée les quatre compartiments de la cheville (antérieur, médial, latéral et postérieur). La pathologie ligamentaire introduit logiquement ce parcours, suivie de la pathologie articulaire, avant le gros morceau que constituent les tendinopathies. Ces différentes pathologies ligamentaires, articulaires et tendineuses, fréquentes au niveau de la cheville, surviennent dans un contexte sportif, ou de surmenage, soit de pathologies plus générales notamment les rhumatismes inflammatoires chroniques.
les avantages de cette technique sont nombreux associant le coût faible, le caractère non invasif, la grande disponibilité des machines et la possibilité spécifique par rapport aux autres techniques d’imagerie d’étudier la microvascularisation des tissus grâce au Doppler puissance, de pouvoir réaliser une étude dynamique mais aussi de pouvoir guider des gestes thérapeutiques (ponction, infiltration, viscosupplémentation, PRP). Il s'agit toutefois d'un examen nécessitant une grande expertise technique de la part de l'opérateur qui doit respecter un protocole rigoureux et standardisé d'exploration et s'appliquer dans le choix des images et dans la rédaction du compte rendu.
Scoliose de l’adolescent : L’imagerie permet de préciser les caractéristiques de la courbure
La scoliose idiopathique de l’adolescent est une déformation tridimensionnelle du rachis qui apparaît pendant la période de croissance en dehors de tout contexte pathologique.
L’évaluation clinique doit être méthodique incluant un examen du rachis, un examen général et l’appréciation de la croissance. Son objectif serait de confirmer le caractère idiopathique de la scoliose et d’éliminer d’éventuelles complications. L’imagerie permet de préciser le siège de la courbure, la mesurer ainsi que le degré de la rotation, d’éliminer une anomalie morphologique et d’évaluer la croissance résiduelle.
Le traitement fait appel à différents moyens allant de la surveillance clinique et radiologique à la chirurgie en passant par les différents corsets. La rééducation spécifique constitue la première étape du traitement pour prévenir la progression de la déformation, elle doit être initiée par un kinésithérapeute puis poursuivie en autoprogramme.
Quelle que soit l’angulation de la scoliose, quel que soit l’âge de l’enfant ; l’enjeu de la prise en charge est d’aboutir en fin de période de croissance à une déformation scoliotique modérée, compatible avec une vie active normale à l’âge adulte.
Intérêt de l’IRM dans les lésions inflammatoires du Bassin
Les nouveaux critères « ASAS » diagnostiques d’une spondyloarthrite intègrent l’IRM. L’IRM permet en effet souvent un diagnostic précoce de lésions inflammatoires sacro-iliaques sans traduction radiographique. De plus, l’IRM est utile pour visualiser et quantifier l’inflammation ainsi que les lésions chroniques et donc pour définir l’activité de la maladie à un moment donné. Cependant le diagnostic positif de sacro-iliite active à l’IRM pose des difficultés lors de l’interprétation des images et il est donc fondamental de connaitre les particularités anatomiques et histologiques des sacro iliaques à l’IRM. Par railleurs, des diagnostics différentiels devant des lésions inflammatoires des sacro-iliaques à l’IRM, doivent être discuté et doivent tenir compte du profil clinque, biologique et évolutif du patient. Ainsi devant toute image d’IRM des sacro-iliaques, il faut discuter le diagnostic positif d’une sacro-iliite active à l’IRM et les diagnostics différentiels devant ces lésions inflammatoires.
Des images et des maux
Selon un travail intitulé « Des images et des maux », les docteurs Imane El Bouchti et Linda Ichchou, Professeurs de l’enseignement supérieur à la faculté de médecine et de pharmacie de Marrakech et travaillant dans le service de rhumatologie au CHU Mohammed VI à Marrakech, rappellent que le diagnostic des pathologies de l'appareil locomoteur fait appel à différentes techniques d'imagerie telles que la radiographie standard, l’échographie, la tomodensitométrie et l’imagerie par résonance magnétique.
L'intérêt majeur de ces techniques est de permettre de faire un diagnostic précoce, une évaluation pronostique ainsi que le choix du traitement afin de pouvoir assurer un meilleur suivi aux patients.