Par Dr Anwar CHERKAOU et Dr Bounhir BOUMEHDI, Médecin Radiologue.
Les bombardements incessants sur Gaza ont laissé derrière eux bien plus que des décombres.
Les chiffres sont alarmants : des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont survécu aux frappes israéliennes paieront de leur corps, amputés d’un membre ou privés de la vue.
Selon des rapports de Médecins Sans Frontières (MSF) et du Comité International de la Croix-Rouge, les besoins en soins post-traumatiques et en prothèses explosent.
Le ministère de la Santé palestinien évalue déjà les amputations à plus de 1 500 cas depuis le début des conflits récents.
L'urgence est criante : sur le terrain, médecins et secouristes manquent de ressources, et le système de santé de Gaza, épuisé par des années de blocus, est au bord de l'effondrement.
Il est impératif de mettre en place une chaîne de solidarité médicale à distance, impliquant des radiologues, chirurgiens, et prothésistes du monde entier.
Grâce aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux, une initiative pourrait voir le jour pour permettre aux secouristes sur place d’envoyer des clichés radiologiques et des photos des blessés aux spécialistes internationaux.
À partir de ces images, les experts seraient en mesure d’évaluer les blessures et de planifier des soins adaptés, comme la conception de prothèses sur-mesure pour les blessés.
Déjà, des initiatives de ce type ont émergé dans des zones de conflit : au Yémen, par exemple, un réseau international de médecins bénévoles travaille à distance avec des hôpitaux de campagne, ce qui permet d’optimiser les traitements sur place malgré l’isolement.
Il reste la question cruciale de l'évacuation.
Les corridors humanitaires sont rares et difficiles à négocier, mais un travail de fond, documentant chaque cas, permettrait d’intervenir plus efficacement lorsque les conditions le permettront.
Un soutien massif de la communauté internationale et une mobilisation sur les réseaux sociaux pourraient transformer cette idée en réalité.
La paix sera peut-être encore loin, mais l’humanité peut dès aujourd’hui répondre présente.