Apport de l’Imagerie médicale dans les traumatismes musculaires aigus des membres inférieurs chez le sportif de haut niveau
Nous sommes à J-25 du match fatidique entre le Maroc et l’Iran ( 15 juin 2018) lors des compétitions de la coupe du monde de Football / Russie 2018. Et comme toute compétition de haut niveau, les risques de traumatismes aigus des membres inférieurs (Contusion, Crampe, Contracture, Elongation, Claquage et déchirure, Hématomes et Rupture), sont très augmentés. Dans cet un article nous passerons en revue, les principaux traumatismes aigues des membres inférieurs et l’apport de l’imagerie médicale dans le diagnostic et le prise en charge thérapeutique.
Le développement des sports de compétition et des activités sportives de loisir a fait apparaître une pathologie traumatique musculaire importante et polymorphe.
Malgré sa banalité apparente, une lésion musculaire traumatique peut être responsable de séquelles sévères, voire invalidantes sur le plan sportif. La place de l'imagerie dans le diagnostic de ces lésions est de plus en plus importante.
Outre son intérêt diagnostique, l'imagerie concourt à l'établissement de la stratégie thérapeutique. L’échographie et IRM ont une place importante dans le diagnostic et la prise en charge des lésions musculaires traumatiques aiguës.
Dans la pathologie musculaire traumatique, les questions posées par le sportif sont toujours les mêmes : «la blessure est-elle grave ? Combien de temps durera l'indisponibilité ?». Elles sont légitimes et importantes surtout s'il s'agit de sportifs professionnels qui exigent souvent une réponse rapide. La préoccupation du médecin est d'établir un bilan lésionnel précis : localiser la lésion et évaluer sa gravité. C'est pourquoi, toute méthode objective qui pourra l'aider à établir un diagnostic précis et correct serait la bienvenue. Quel est l'apport des différentes techniques d'imagerie au diagnostic des lésions musculaires des membres inférieurs chez le sportif.
Toujours grave pour un athlète, une lésion musculaire justifie une prise en charge thérapeutique la plus appropriée possible. Dans la majorité des cas, le diagnostic clinique, basé sur un interrogatoire minutieux et un examen clinique mené suivant un plan précis, ne pose guère de problème. En revanche, l'évaluation de la gravité de la lésion, dont dépend directement l'arrêt de l'activité sportive, est plus difficile et est source d'erreurs : une reprise trop tardive de l'entraînement et du sport, fait perdre un temps précieux à l'athlète et à son entourage, pressés par des objectifs de compétition ; trop hâtive, elle peut être source d'un handicap fonctionnel persistant sous la forme d'une gêne douloureuse qui interdit toute poursuite de l'entraînement et tout espoir de performance... L'imagerie est utile pour préciser la localisation exacte de la lésion, son importance anatomique et guider le traitement.
Les lésions musculaires sont explorées par l'échographie et l'IRM qui donnent une vue directe du muscle, complétant très avantageusement les radiographies.
Radiographies
Ces clichés sont systématiquement réalisés dans un contexte traumatique violent pour éliminer une lésion osseuse associée. En dehors de ce contexte, ils peuvent montrer une disparition ou un refoulement des clartés graisseuses et une augmentation de la densité des tissus mous. Leur rendement sera optimisé par la réalisation d'incidences bilatérales comparatives, avec un bas voltage et un filtre dégressif.
Echographie
Chez le sportif de haut niveau ou même chez le sportif occasionnel, un traumatisme musculaire peut poser des problèmes non tant pour son diagnostic, mais pour apprécier sa gravité. Le plus grand dilemme pour le clinicien est de classer le traumatisme en rupture musculaire ou non. Le choix des examens complémentaires dépend de multiples paramètres liés à la lésion elle-même, au sportif, à l'environnement médical immédiat, aux possibilités thérapeutiques et aux contraintes socio-économiques ambiantes. Les radiographies et la TDM ont un intérêt diagnostique très limité. L'échographie est l'examen de choix et de première importance quand l'utilisateur est suffisamment entraîné. Son obtention est facile, sa réalisation est rapide et les informations qu'elle offre constituent un prolongement de l'examen clinique et permettent le suivi jusqu'au moment optimum de la reprise de l'activité sportive.
IRM
Directement concurrencée par l'échographie, l'IRM, grâce à son approche multiplanaire et à son contraste tissulaire élevé, elle affirme de plus en plus sa place dans ce domaine. Elle est utile en cas de discordance entre l'évaluation clinique et les résultats de l'échographie ou quand la lésion est profonde, d'exploration difficile par l'échographie. Elle se justifie aussi, pour donner une cartographie précise d'un hématome volumineux et avant tout geste chirurgical, éventualité qui reste exceptionnelle dans ce contexte des traumatismes aigus.