Même si les risques des rayonnement ne doivent pas être sous-estimés, il ne faut pas oublier les bénéfices de l'imagerie.
Les particularités de l'imagerie pédiatrique par rapport à l'imagerie des adultes résident tout d'abord dans l'adaptation de la prise en charge et des techniques d'exploration à l'enfant et ensuite dans l'interprétation des images par le médecin radiologue. En effet, les pathologies pédiatriques sont plus fréquemment malformatives ou infectieuses, celles des adultes étant plutôt liées à des processus dégénératifs ou tumoraux.
Nous savons que les rayonnements X à fortes doses ont des effets secondaires comme les «radiodermites». Ces doses ne sont pas atteintes dans le cadre de l'imagerie diagnostique. En revanche, les effets secondaires des faibles doses sont beaucoup moins connus, en particulier l'apparition de mutations génétiques et de cancer, car ils peuvent survenir bien après l'exposition et ne se distinguent pas des affections naturelles. De plus, l'enfant, comme tout organisme en développement, a une sensibilité accrue aux rayonnements ionisants.
Pour comprendre la complexité du problème, il faut savoir que l'imagerie médicale n'est pas la seule source d'exposition aux rayonnements ionisants. Nous sommes exposés quotidiennement à de faibles doses de rayonnements ionisants qui proviennent de nombreuses sources: de l'air que nous respirons, des sols, des rayonnements cosmiques, des matériaux de construction, de l'eau, des aliments… Cette exposition aux rayonnements ionisants d'origine naturelle est estimée en moyenne à 2,5 mSv/an. En comparaison, une radiographie de thorax délivre entre 0,005 et 0,01 mSv, soit l'équivalent d'un à deux jours d'exposition aux rayonnements ionisants naturels. Une radiographie de l'abdomen délivre environ 0,4 mSv, soit près de deux mois d'exposition aux rayonnements naturels. Une tomodensitométrie du crâne environ 2 mSv, soit dix mois d'exposition aux rayonnements naturels. Une tomodensitométrie de l'abdomen de 5 à 10 mSv, soit deux à quatre ans d'exposition aux rayonnements naturels.
Les méthodes d'exploration par imagerie sont nombreuses: radiographie simple, scanner, échographie et IRM pour ne citer que les plus fréquentes. Rappelons d'abord que l'échographie utilise des ultrasons, que l'IRM consiste à étudier la relaxation des protons des atomes d'hydrogène préalablement excités par une onde radiofréquence et que les radiographies ou le scanner ont recours aux rayons X. Les rayons X sont des rayonnements invisibles capables de traverser le corps humain qui les arrête partiellement. C'est le caractère ionisant de ces rayonnements X qui est source de questionnement.
L'optimisation des doses utilisées est de la responsabilité des radiologues et des manipulateurs qui ont l'habitude d'utiliser le minimum de rayons nécessaires à l'obtention d'un examen. Ces mesures sont prises pour tous les patients, mais sont encore renforcées pour les examens pratiqués chez les enfants. Si le risque des rayonnements ionisants ne doit pas être sous-estimé, il ne faudrait pas que la crainte d'effets secondaires soit responsable d'une perte de chance pour les enfants et fasse oublier les importants bénéfices apportés par l'imagerie aux malades.